mardi 24 avril 2018

Protestation dans les universités

La surdité du pouvoir mène à l'impasse 

Le Président de la République a réduit le mouvement de contestation dans les universités à l'action d'«agitateurs professionnels» (interview TF1 12 avril) et la Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche s'appuie sur la «légitimité démocratique» de la Loi ORE (interview France Culture 13 avril) pour refuser de modifier Parcoursup.
Pas besoin d'être long pour constater la surdité, l'aveuglement et la mauvaise foi du pouvoir, qui continue à nous conduire dans une impasse.
Des "agitateurs professionnels" les 1600 étudiant·e·s qui ont voté le blocage de Rennes 2 mardi 10 avril? Voilà une profession qui aurait beaucoup recruté ces derniers temps... Et les personnels des universités, administratifs et enseignants qui les soutiennent? Et ces universités entières et cette centaine de départements, dont la liste s'allonge chaque jour, qui votent collectivement le refus de collaborer au dispositif Parcoursup tel qu'il est imposé au prétexte de la loi ORE (relative à l' "orientation et à la réussite des étudiants")? Ils et elles ne comptent pas pour le pouvoir qui ne discute que le symptôme (les blocages des universités) et pas la cause: entre refus massif de sa transformation radicale de l'accès à l'université et simple constat de l'impossibilité matérielle de faire fonctionner Parcoursup.
La Ministre avançait comme argument majeur ce matin les bonnes intentions du gouvernement et la légalité de sa réforme, répétant que le Conseil Supérieur de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER) avait donné un avis favorable. Mais il y a tout ce qu'elle ne dit pas, et qui aurait dû l'alerter beaucoup plus tôt pour (ré) ouvrir la discussion et corriger son dispositif:
  • Vote du Conseil Supérieur de l'Éducation (CSE) sur la loi ORE:
    42 votes contre et 30 pour, jeudi 9 novembre 2017. Refus clairement majoritaire.
  • Avis du CNESER sur la loi ORE:
    35 pour (dont CFDT, Unsa, CPU, Peep), 32 contre (dont FSU, CGT, Unef, Solidaires) et 8 abstentions (dont la Fage), 13 novembre 2017. Accord à une petite majorité toute relative (35 pour sur 75 voix).
  • Vote final de la loi ORE à l’Assemblée nationale:
    49 député·e·s pour et 13 contre (15 présent·e·s effectivement), sur 577, le 15 février 2018. Peut-on appeler ça une majorité?
  • Vote du CSE sur Parcoursup:
    36 voix contre, 0 pour, le 5 mars 2018. Refus total, chose inédite.
  • Vote du CNESER sur Parcoursup:
    34 pour, 32 contre, le 8 mars 2018. Toute petite majorité.
  • Lire tout l'article

dimanche 22 avril 2018

Parcoursup : six présidents d’université demandent l’ouverture de négociations

On est encore très loin d’une fronde, mais c’est une prise de position dont le ministère de l’enseignement supérieur se serait sans doute passé. Alors que le mouvement étudiant contre la loi « orientation et réussite des étudiants » (ORE) continue de perturber le fonctionnement d’une quinzaine d’universités en France, dont quatre qui sont totalement bloquées, six présidents d’université appellent le gouvernement à « ouvrir rapidement des négociations avec toutes les parties prenantes ».
lire l'article Le monde Campus  18/4/2018

jeudi 19 avril 2018

"Les étudiant·e·s ont raison de se révolter contre l’ordre de la sélection et de la répression" Tribune de 250 universitaires

  • 18 AVR. 2018
  •  
  • PAR 
  •  
  • BLOG : LE BLOG DE LES INVITÉS DE MEDIAPART
  • 250 universitaires dont Etienne Balibar, Ludivine Bantigny, Stéphane Beaud, Frédéric Lordon, Toni Negri, Judith Revel, Danièle Linhart, Michèle Riot-Sarcey, Alessandro Stella... s'insurgent de la répression à l’œuvre aujourd’hui sur les campus. «Les mêmes arguments ou presque, un demi-siècle après 68, sont resservis, pour faire sonner l’heure de la matraque et discréditer la jeunesse» relèvent-ils. 

    Parcoursup ne reproduit pas les inégalités sociales… il les aggrave


    http://www.liberation.fr/debats/2018/04/17/parcoursup-ne-reproduit-pas-les-inegalites-sociales-il-les-aggrave_1644010
    Par Gilles Dorronsoro, Professeur en sciences politiques, à Paris I Panthéon-Sorbonne, membre de
    l’Institut universitaire de France (http://www.liberation.fr/auteur/4323-gilles-dorronsoro) — 17 avril 2018 à
    17:36 (mis à jour à 17:45)

    Le nouveau mode d’accès à l’université, loin de faciliter l’intégration des classes populaires, élève les barrières économiques. La France manque pourtant de diplômés, et cette sous-qualification explique en partie le chômage des jeunes. Depuis quelques semaines, les blocages de différents sites universitaires se sont faits au nom du refus du nouveau système d’accès à l’université mis en place par le ministère de l’Education, Parcoursup. Ce logiciel, qui permet aux universités de choisir leurs futurs étudiants, a fait l’objet de nombreuses critiques (protection des données, manque de moyens pour les équipes chargées de la sélection, etc.). On sait que l’enseignement supérieur, dans le prolongement de l’école, est déjà différencié, des grandes écoles aux IUT, et l’accès souvent très sélectif, y compris au sein des universités (double licence par exemple).
    Ici, Parcoursup n’innove pas radicalement, mais renforce la capacité des établissements à opérer une sélection sociale des étudiants sans régler le problème de la sous-capacité des filières en forte demande (droit, psychologie, Staps, sociologie, médecine). Parcoursup prend sa place dans un système universitaire sousdimensionné et sous-financé, en voie de privatisation, qui ne reproduit pas les inégalités sociales, mais les aggrave.
    Contrairement à une idée reçue, il n’y a pas assez d’étudiants en France puisque, malgré une croissance réelle (un doublement entre 1980 et 2015), notre pays manque de diplômés du supérieur. Cette sous-qualification de la main-d’oeuvre est un élément explicatif du chômage des jeunes : un jeune sur deux sans formation est sans emploi contre moins de 10 % à bac plus cinq. Or, les moyens donnés à l’université, qui forme la plupart des diplômés, sont insuffisants, surtout en comparaison avec les classes préparatoires et les grandes écoles (1). La loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) de 2007 s’est traduite par de nouvelles charges pour les universités et une multiplication des statuts précaires. Plus d’un quart des enseignants sont vacataires, payés autour de 40 euros brut l’heure.
    Le récent rapport Villani sur l’intelligence artificielle reconnaît ce problème et la fuite des cerveaux qu’il engendre, et propose d’augmenter le salaire des chercheurs travaillant dans ce secteur, ce qui aurait pour conséquence immédiate une aggravation des inégalités entre secteurs de la recherche. Le retrait de l’Etat prépare mécaniquement une augmentation des droits d’inscription, le prochain chantier du gouvernement.
    On sait que la sélection sociale joue à plein pour l’entrée dans l’enseignement supérieur mais, de plus en plus, une barrière économique écarte les enfants des classes populaires. D’abord, les bourses ne permettent pas à leurs bénéficiaires de vivre - rappelons que le montant maximal (6,5 % des boursiers) est à moins de 6000 euros par an. Parcoursup permet désormais aux établissements de moduler le pourcentage de boursiers qu’ils souhaitent, accentuant ainsi les inégalités entre universités. Quelques institutions prestigieuses mettent en place des programmes Potemkine qui organisent, avec beaucoup de publicité, l’arrivée de quelques «jeunes de banlieue», mais leur nombre réduit ne remet pas en question l’économie du système et exclut les classes moyennes. Ensuite, les droits d’inscription connaissent une dérive accélérée en partie liée à la baisse des financements publics. Ainsi, les masters des grandes écoles coûtent, généralement, entre 5 000 et 10 000 euros par an(jusqu’à 14 000 euros à Sciences-Po Paris) ; le prix de la scolarité dans les écoles de commerce a aussi augmenté ces dernières années. Le prix d’un diplôme à HEC est passé de 27 000 à 45 000 euros de 2009 à 2017. La même logique se retrouve à l’université, et le nouveau master à l’université de Nice à 4 000 euros par an, mis en place par Frédérique Vidal, l’ex-présidente de l’université Nice devenue ministre de l’Enseignement supérieur, laisse peu de doute sur les intentions du gouvernement. L’endettement étudiant, sans atteindre les sommets qu’on connaît aux Etats-Unis, augmente en volume et en nombre. Comment ne pas voir qu’une telle évolution est un facteur d’exclusion ?
    L’organisation de l’éducation aggrave les inégalités sociales dès le primaire, et les écarts initiaux s’accroissent avec, pour conséquence, une quasi-exclusion des classes populaires de l’enseignement supérieur. Ces étudiants disparaissent avec les années pour ne représenter qu’un pourcentage très réduit au niveau du master et du doctorat. Ainsi, 14,6 % des étudiants de licence sont enfants d’employés et 12,7 % enfants d’ouvriers. Ces chiffres tombent respectivement à 9,7 % et 7,8 % en master et à 7 % et 5,2 % en doctorat, alors que ces catégories représentent plus de 50 % de la population active (2).(https://www.inegalites.fr/Les-milieuxpopulaires-largement-sous-representes-dans-l-enseignement-superieur) Parcoursup facilite cette exclusion en autorisant la prise en compte des lettres de motivation, dont on peut penser qu’elles sont plus un reflet des compétences familiales que de celles des candidates et des candidats, la prise en compte de l’histoire scolaire et la pondération des notes en fonction de la filière et du lycée d’origine. Chaque établissement a donc la liberté d’organiser une sélection sociale via des critères disponibles sur Parcoursup.
    On s’achemine donc vers une discrimination accrue des classes populaires, mais aussi des classes moyennes.
    L’aggravation des inégalités, qui n’est pas propre à la France, est à mettre en relation avec la concentration accélérée des richesses. La dernière étude d’Oxfam indique ainsi que si la tendance actuelle se poursuit, ce qui est plus que probable, les deux tiers de la richesse mondiale seront détenus par 1 % de la population en 2030.
    En France, le discours sur la méritocratie scolaire ne sera bientôt plus qu’une idéologie trop en décalage avec la réalité pour produire autre chose qu’une exaspération des exclus et une peur croissante du déclassement. 

    (1) «Inégalités de traitement des étudiants suivant les filières en France», d’Olivier Berné, François Métivier, Sciences en marche, 2015.

    dimanche 15 avril 2018

    Une grève historique au Royaume-Uni




    Rébellion contre la marchandisation des universités 

    Depuis le 26 février, la quasi-totalité des universités britanniques est en grève : 65 universités sur 68 ont en effet cessé les enseignements et la recherche. Le personnel administratif et les bibliothécaires se sont joints au mouvement de protestation. Il s’agit d’une grève en défense des retraites qui concerne l’ensemble du personnel employé dans l’enseignement supérieur.
    lire l'article

    vendredi 13 avril 2018

    Sélection scolaire / sélection sociale

    Conférence de Annabelle Allouch (MCF Université de Picardie) dans la cadre de la mobilisation de l'Université Paul-Valéry Montpellier 3


    mercredi 11 avril 2018

    PETITION : Nous, universitaires, soutenons et accompagnons les étudiants dans leur contestation de la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) et de Parcoursup

    http://www.parcourssup.eu/

    Nous, universitaires, soutenons et accompagnons les étudiants dans leur contestation de la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) et de Parcoursup depuis le début de leur mouvement. Notre prise de position s’explique d’abord par notre rejet de toute forme de sélection à l’entrée de l’université. Or, la nouvelle loi instaure une sélection hypocrite : d’un côté, les responsables gouvernementaux refusent catégoriquement d’utiliser ce mot, mais de l’autre, on nous demande de classer les candidatures de sorte qu’un couperet tombera une fois les capacités d’accueil des filières saturées.
    Le gouvernement défend sa loi en invoquant une politique d’orientation destinée à pallier les échecs en premier cycle. Mais il ne donne aucun moyen pour mettre en place les cours de mise à niveau dont il annonce unilatéralement la mise en place. L’affirmation récente de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, qui évoque un milliard d’euros destiné à la refonte du premier cycle est une « fake news » – c’est-à-dire, en réalité et en français, une propagande. Un milliard d’euros représente 7,5% du budget total 2018 de l’Enseignement supérieur (13,4 milliards d’euros). Une dotation supplémentaire d’un milliard d’euros, rien que pour le premier cycle, devrait être largement visible, ce qui n’est pas le cas. Et à notre connaissance, aucune loi rectificative du budget n’est annoncée.
    Autre argument utilisé par le gouvernement : rien ne serait pire que le tirage au sort pratiqué l’année dernière via le logiciel admission post-bac (APB) pour 1% des bacheliers dans les filières en tension. En réalité, le système APB a révélé l’impossibilité d’accueillir tous les étudiants faute de place et de moyens. En juillet 2017, le ministère a reconnu que 87 000 demandes d’inscription n’étaient pas satisfaites, soit plus du quart du total des nouveaux entrants à l’université en 2016 ! Le fait qu’un mode de sélection (sur dossier, pour tous les bacheliers) se substitue à un autre a pour objectif presque avoué de différer, sinon d’écarter dans l’immédiat, un certain nombre de candidats.
    Le problème posé par le nombre de candidatures n’a pas disparu. Au contraire, on sait, pour des raisons démographiques, qu’il va se tendre davantage. L’année 2018-2019 correspond au baby-boom de l’an 2000, et se traduit par une explosion démographique prévisible depuis longtemps. Le gouvernement préfère la sélection au financement des universités à la hauteur des besoins. Or, toute la politique du gouvernement est fondée sur la volonté de ne pas donner davantage de moyens à l’Enseignement supérieur malgré les difficultés auxquelles il est confronté depuis des années.
    Si nous soutenons les étudiants, c’est enfin parce nous assistons impuissants, à une inexorable dégradation de l’enseignement supérieur depuis une vingtaine d’années. Les dix dernières années ont été marquées par la réduction drastique des budgets et le gel des créations de postes à l’université. N’oublions pas que la Loi LRU de 2008 [Loi relative aux libertés et responsabilités des universités] a donné lieu en 2009 à une grève de plusieurs semaines dans l’enseignement supérieur, la plus longue jamais enregistrée. Depuis, la situation n’a cessé d’empirer. Le service public de l’enseignement supérieur se dégrade autant, sinon plus, que celui du transport ferroviaire ou des hôpitaux.
    Il serait vain, nous dit-on, d’accueillir davantage d’étudiants à l’université dès lors qu’ils n’ont pas le niveau. Ce serait un gaspillage des deniers publics ! Mais la finalité de l’éducation nationale n’est-elle pas d’éduquer et de former ? Ce qui fait la noblesse de notre métier n’est-il pas d’élever le niveau de ceux qui ne l’ont pas, c’est-à-dire pas encore ? Quel serait notre rôle s’il s’agissait seulement de dispenser des cours à ceux qui n’ont aucun problème et qui ont la chance d’avoir le niveau et d’être doués pour les études supérieures ? Qui prétendrait avoir trouvé son chemin à 16 ans ou 18 ans comme l’imposent Parcoursup et la loi ORE ?
    L’université est un formidable révélateur de talents, un lieu où s’expérimente l’autonomie, où se développe l’esprit critique. Bon nombre d’étudiants qui ont fait des études brillantes à l’université n’étaient pas des élèves remarquables dans le secondaire et n’ont pas eu une bonne mention au baccalauréat. Auraient-ils été retenus si la sélection s’était appliquée alors ? Pourquoi devrions-nous abandonner ce vivier et renoncer, par une sélection absurde, à donner leur chance à tous ceux qui ont le degré minimum, à savoir le baccalauréat ? La France est-elle riche à ce point de talents avérés pour que les enseignants renoncent à leur vocation première : former, éduquer et faire progresser vers les meilleurs niveaux ?
    Nous appelons les enseignants du second degré, les lycéens, les parents d’élèves, et tous les citoyens à soutenir notre action en signant cette pétition !

    signer la pétition

    Mobilisation à Paris 3

    Malgré l’opposition grandissante, malgré les votes en conseil, les motions, ParcourSup poursuit son petit bonhomme de chemin administratif. Les lycéens ont exprimé leurs vœux, les dossiers vont arriver dans les universités.
    Les chiffres ont été communiqués pour Paris 3 (Parcoursup Paris 3 2018). Ils donnent une image plus précise du naufrage qui s’annonce, et même les partisans de la sélection commencent à s’inquiéter sérieusement. Qu’on en juge : les commissions pédagogiques de Paris 3 devront examiner 37 920 dossiers, pour 3 973 places disponibles en première année de licence (et encore faut-il réserver la place des redoublants). Il y a donc en moyenne 9,5 demandes pour une place ! On imagine que l’on ne va pas passer  beaucoup de temps à lire les lettres de motivation et toutes les pièces du dossier patiemment constitué par des lycéens et des familles, à qui on  a promis la lune ! Même si on ne prenait que 5 minutes par dossier, cela représenterait quand même 260 journées de travail à raison de 12 heures de travail par jour…
    Le ministère a royalement accordé 70 000 € pour compenser tout ce travail, soit 1,8 € par dossier. Et cette somme mirobolante n’ira même pas entièrement dans la poche des bagnards qui contribueraient à ce travail : une partie de la somme servira à financer le paramétrage de l’application informatique. Mépris des lycéens et de leurs familles, mépris des universitaires, mépris des enseignants du secondaire qui ont dû remplir des dossiers que personne ne lira…Lire l'article

    mardi 10 avril 2018

    Mobilisation Paris

    Grève des enseignant.e.s et des personnels administratifs de l’université Paris 1 - Panthéon Sorbonne


    Motion adoptée par l’Assemblée Générale des personnels administratifs et enseignants de Paris 1 le 5 avril 2018.
    "Nous, personnels administratifs et enseignants de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, réunis en Assemblée Générale le jeudi 5 avril sur le site de Tolbiac, réitérons notre soutien aux étudiant.e.s mobilisé.e.s et notre participation à la mobilisation contre la loi ORE et le dispositif Parcoursup.
    Cette loi remet en cause l’université ouverte à toutes et à tous au service de laquelle nous sommes quotidiennement engagé.e.s et la possibilité pour chacune et chacun d’accéder au savoir.
    Afin de défendre l’idée d’une université ouverte et assumant sa vocation émancipatrice :
    • Nous demandons les moyens effectifs de faire fonctionner l’université conformément à ses missions d’enseignement et de recherche.
    • Nous appelons à la grève à partir du vendredi 6 avril et ce jusqu’à la prochaine Assemblée générale des personnels, qui aura lieu le lundi 9 avril à 9h au centre Panthéon (le lieu sera indiqué ultérieurement).
    • Nous appelons les collègues à se rendre à la réunion proposée par la Présidence le vendredi 6 avril à 12h dans l’Amphithéâtre 4 au Panthéon, pour porter le message de cette assemblée générale.
    • Nous appelons chacune et chacun à participer à l’université ouverte organisée par la Commune libre de Tolbiac.
    Enfin, en réponse aux propos du Premier Ministre Edouard Philippe tenus ce matin, nous rappelons que la tenue des partiels n’est pas garantie : elle est conditionnée au retrait de la loi ORE et du dispositif ParcourSup. C’est donc le gouvernement qui en porte la responsabilité."

    https://paris-luttes.info/greve-des-enseignant-e-s-et-des-9914

    Pour débloquer les universités, débloquez des moyens !


    Snesup/Snasub FSU, Université Paul-Valéry Montpellier 3
    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    Pour débloquer les universités, débloquez des moyens ! Nous voulons accueillir tous les étudiants, pas les sélectionner !


    La Section syndicale SNESUP et Snasub (FSU) de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 a demandé une audience, dans les meilleurs délais, à Madame la Rectrice de l’Académie de Montpellier et de la région académique Occitanie. Dans un contexte universitaire national et local de grande tension, nous lui réaffirmerons notre rejet de la sélection des bacheliers à l’entrée de l’université, induite par Parcoursup et nous demandons l’abrogation de la loi ORE. En effet, le dispositif d’accès en première année de licence, sans assurer l’accueil de tous les candidats, ne peut que produire la plus grande iniquité de traitement et conduire à une mise en concurrence stérile et néfaste des établissements.
    Résolus à défendre le droit de chaque lycéen·ne à poursuivre les études de son choix, nous sommes aussi très inquiets de la situation d’enlisement du conflit à Montpellier et dans une grande partie des universités françaises, comme de l’aggravation prévisible des tensions dans les prochaines semaines et des risques de dérapage possibles.
    Le ministère a de grandes responsabilités dans cette situation. Nous assumerons les nôtres, à quelques jours de la réponse aux vœux des candidats, en garantissant le droit d’accès aux études supérieures à tou·te·s les bachelier·e·s qui postulent à nos filières, droit qui doit rester au principe de l’université publique. Dans ce cadre, nous avons choisi de suspendre notre participation aux commissions d’examen des vœux des candidats, afin de pouvoir dire OUI à tou·te·s et de ne pas trier entre les candidatures.
    Nous affirmons aussi qu’une sortie de crise rapide et positive est possible, dans l’intérêt des étudiants, actuels et futurs, de leur famille et de l’ensemble des personnels. D’ores et déjà, le ministère s’est engagé auprès de la présidence de notre université à supprimer tout classement pour la majeure partie des filières de notre université (33 filières sur 49), qui n’ont pas de problème de places et pour lesquelles il était tout simplement absurde. Des solutions existent pour les autres. Prenant au mot les déclarations de Mme Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur, nous sommes prêt.e.s à accueillir davantage d’étudiant·e·s à la rentrée prochaine, sans classement, ni algorithme local. Nous revendiquons en conséquence auprès du ministère et de sa représentante, Madame la Rectrice d’Académie, les moyens appropriés (en personnels titulaires, enseignants-chercheurs et administratifs, et en locaux).

    Une conférence de presse sera tenue suite à cette délégation.

    Fait à Montpellier, le 9 avril 2018

    Une sélection absurde!

    400 enseignants dénoncent ParcourSup


    Sélection qui ne dit pas son nom, manque de places dans les facs... Des enseignants dénoncent sur franceinfo la réforme de l'université. 
    lire l'article France info

    samedi 7 avril 2018

    ParcourSup: ces grains de sable qui enrayeront la machine...

    La mobilisation contre la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur ne se fait pas que dans les assemblées générales étudiantes et les blocages d’une dizaine d’universités, qui ont fait la « une » ces derniers jours. En coulisses, certains enseignants-chercheurs, minoritaires, espèrent bien être les grains de sable qui enrayeront la machine Parcoursup : ils refusent de classer les milliers de lycéens qui postulent à l’université via la nouvelle plate-forme d’admission post-bac.
    Le monde Campus  6 avril 2018

    vendredi 6 avril 2018

    Mardi 10 avril : Étendre la mobilisation pour bloquer les réformes



    Le 22 mars, la grève a été très suivie dans toute la Fonction publique. Les 3 et 4 avril, les cheminot•e•s se sont massivement mis•e•s en grève. Au même moment, les jeunes sont descendu•e•s massivement dans la rue et le nombre d’universités et d’établissements mobilisés pour le retrait de la loi VIDAL-ORE, contre la plateforme Parcoursup et la réforme du bac et du lycée n’a cessé de croître. A ce jour des assemblées générales sont régulièrement organisées dans plus de 26 sites universitaires, et plusieurs de ces sites sont bloqués ou occupés. Les lycéen•ne•s organisent régulièrement depuis des semaines des blocages de leurs établissements. Mais le gouvernement reste sourd face à nos revendications. Il
    nous faut donc encore amplifier les actions.
    Les cheminot•e•s réuni•e•s par centaines dans les AG les 3 et 4 avril ont exprimé leur détermination à obtenir le retrait du rapport Spinetta et des mesures gouvernementales contre la SNCF et leur statut. De la même manière, nous sommes résolu•e•s à obtenir le retrait de la loi ORE, Parcoursup et de la réforme du baccalauréat et du lycée. Convaincu•e•s de la nécessité de défendre nos droits, nous appelons à amplifier la mobilisation.
    Et ce d’autant plus que le gouvernement souhaite continuer à remettre en cause nos établissements et notre droit à l’éducation :
    • Il souhaite modifier l’arrêté licence pour : remettre en cause les droits étudiants sur la compensation des notes, les rattrapages ; individualiser les parcours pour mettre en concurrence les étudiant•e•s et à terme remettre en cause le cadre national du diplôme, faire intervenir le monde « socio-économique » en licence afin de « professionnaliser » ce diplôme, remplacer l’évaluation des connaissances par celle des «blocs de compétences», changer l’ensemble des modalités d’évaluation ; mettre en concurrence le DUT avec les licences pro.
    • Il souhaite individualiser les rémunérations en gelant le point d’indice pour tous les agent•e•s et en augmentant les primes données à une minorité d’enseignant•e•s ;
    • Il souhaite augmenter plus encore le recours aux contractuel.le•s plus « flexibles » afin de diminuer le nombre d’agent•e•s sous statuts garants de notre indépendance, de notre qualification et du service de l’intérêt général ;
    • Les député•e•s LREM via la commission des finances de l’assemblée nationale ont commandé un rapport à la Cour des comptes en vue d’augmenter les frais d’inscription ;
    • Il annonce une réforme de la formation des enseignant•e•s - chercheur•euse•s et une réforme de la formation des enseignant•e•s et des ESPE.
    Toutes les lignes rouges que nos organisations avaient déjà explicitées lors de la pseudo-concertation des mois de septembre-octobre 2017 à propos de l’accès en premier cycle sont franchies.
    Les textes fixant les conditions de la réforme du bac et du lycée général et technologique confirment la volonté du gouvernement de supprimer des postes et de construire un lycée préparant la sélection des lycéen•ne•s organisée par Parcoursup. Cette logique de tri social se retrouve dans les rapports ministériels sur l’apprentissage et la réforme à venir de la voie professionnelle.
    Avec les étudiant•e•s, les lycéen•ne•s, les personnels mobilisés, nous affirmons : la loi ORE, Parcoursup et la réforme du bac et du lycée instaurent la sélection à l’entrée à l’université, cassent les diplômes nationaux, creusent les inégalités sociales et territoriales. Nous exigeons leur retrait et appelons les personnels, les étudiant•e•s à développer les assemblées générales. A mettre en débat : les moyens pour bloquer les réformes destructrices du gouvernement, la construction de la grève et sa reconduction.
    Nous appelons à soutenir toutes les mobilisations locales et à les construire en convergence avec les autres secteurs en lutte pour la défense des services publics et de nos statuts (cheminot•e•s, hospitalier•e•s, nettoyage,…).
    Nos organisations appellent à soutenir et à participer à la mobilisation du 10 avril initiée par les organisations de jeunesse.
    Elles déposent des préavis de grève couvrant tou•te•s les personnel•le•s.
    L’interfédérale de l’éducation se donne rendez-vous le 10 avril pour coordonner et poursuivre la mobilisation.

    jeudi 5 avril 2018

    Observatoire de la sélection universitaire

    Le ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation (MESRI) a organisé le 19, 20 et 26 mars des journées de formations pour les collègues (parisiens) de l’enseignement supérieur, désireuses/désireux de s’informer sur le fonctionnement de Parcoursup. L’Observatoire de la sélection universitaire vous propose un résumé critique des meilleurs moments !

     lire l'article 

    mode d'emploi critique

    vendredi 6 avril conférence débat

    ParcourSup et la sélection sociale

    rencontre avec Annabelle Allouch maître de conférences en sociologie
    Université de Picardie
    auteur du livre La société du concours

    vendredi 6 avril 14h amphi A


    Contre la réforme du Bac

    Le Conseil supérieur de l'éducation se prononce à une très large majorité contre le projet de décret mettant en œuvre la réforme du baccalauréat
     "Par 40 voix contre, 19 voix pour, et 11 abstentions, le Conseil supérieur de l’éducation a émis un avis défavorable au projet de décret modifiant le Code de l’éducation qui introduit, notamment, une part de contrôle continu dans le baccalauréat à hauteur de 40%."

    Ce vote permet d’ores et déjà d’en finir avec une fable entretenue par le ministère, et grâce à la complaisance des médias, selon laquelle sa réforme du baccalauréat serait approuvée par « 70% des Français », mensonge grossier qui a été repris par toute la presse suite au passage du ministre, à la mi-février, dans une émission télévisée où il avait montré pendant quelques secondes une infographie censée établir que les choses allaient devenir plus « simples » ! Bien entendu, la presse n’a pas donné un semblable écho au rejet de cette réforme par le Conseil supérieur de l’éducation, mais il suffit à attester de façon irrécusable que cette réforme est vouée à l’échec faute du consensus et de l’approbation de ceux qui devront en dernière instance l’appliquer et de qui dépend son succès.

    En outre, et malgré cet avis défavorable du Conseil supérieur de l’éducation, le ministère poursuit imperturbablement, après celle du baccalauréat, la mise en œuvre au pas de charge de sa réforme du lycée, en convoquant à nouveau le Conseil supérieur les 12 et 13 avril pour examiner les projets d’arrêtés fixant les grilles horaires en seconde, première et terminale.

    mercredi 4 avril 2018

    Une lettre ouverte aux bacheliers

    à signer par chaque enseignant, enseignant-chercheur, chargé de cours...

    Tout enseignant-chercheur (précaire ou non) qui se retrouve dans cette lettre (c'est possible que l'on fasse apparaître seulement le nombre de signataires et non pas les noms) peut nous envoyer sa signature individuelle.
    N'hésitez pas à nous dire si votre département ou UFR se sont mis collectivement d'accord pour signer cette lettre.

    N'hésitez donc pas à transférer dans vos réseaux,
    Nous clôturerons les signatures vendredi soir.
    Voici le lien pour signer:


    Cher.e.s Anissa, Céline, Matthieu ou Killian, vous qui avez candidaté à l’université cette année,


    Le 31 mars dernier, tu as confirmé tes vœux de poursuite d’études sur la plateforme Parcoursup, comme tant d’autres bacheliers. Tu as eu raison de le faire parce que le diplôme est la meilleure protection face au chômage. Ton avenir est désormais dans les mains d’une poignée d’enseignants-chercheurs désignée pour examiner ton dossier dans les formations de ton choix.


    Nous faisons partie de ces enseignants, mais nous refusons d’accomplir cette tâche. Nous refusons de classer ta candidature parmi des milliers d’autres (pour une centaine de places dans nos formations). Nous refusons de porter un jugement sur tes espoirs, tes aspirations et ta capacité à réaliser tes rêves. Cette lettre vise à t’expliquer pourquoi nous nous considérons incapables d’accomplir une telle tâche.

    En tant qu’enseignants à l’université, notre métier n’est pas de prédire tes chances de réussite, mais de t’accompagner dans la poursuite de tes études. Notre mission est de transmettre nos connaissances pour qu’elles puissent te servir à l’avenir. Il s’agit de t’offrir, tant que possible, les moyens de réaliser tes ambitions et, en aucun cas, de les restreindre.

    Cette mission est difficile et nous échouons parfois à la mener à bien. Les difficultés que nous rencontrons ne tiennent pas à la “qualité” de ton dossier scolaire ou la cohérence de tes choix (qui à 18 ans n’ont heureusement rien de certains), mais au manque de moyens dont nous disposons pour te soutenir. Amphis parfois bondés, salles non-chauffées, sans équipement informatique, enseignants précaires, secrétariat surchargé, les gouvernements successifs ont abandonné l’université au profit d’autres établissements, réservés à une “élite”.

    Des moyens, nous n’en avons pas davantage pour examiner ton dossier avec soin. Nous disposons d’un outil d’aide à la décision (un logiciel) qui va permettre d’ordonner automatiquement les milliers de candidatures. Les enseignants ne seront pas en mesure de regarder (ou à la marge) ton projet de formation motivé et ton CV. Ce classement ne pourra donc se faire autrement qu’en donnant la priorité à tes notes au lycée. Or, les sociologues l’ont montré, ces dernières reflètent d’autres choses que ton “mérite”.

    Dans ton dossier Céline, tu expliques vivre avec ta mère et ta soeur sans grande aide financière de ton père avec qui tu as peu de contacts. Tu racontes avoir réalisé ton année de terminale en parallèle d’un emploi à mi-temps dans un fast-food. Cela a sans doute eu un effet sur tes notes au lycée (cas extrait de la plate-forme, anonymisé). Mais dans le flot de candidatures, cette lettre, les enseignants ne la liront pas ! Si ta situation familiale (ton origine sociale) a pesé sur ta scolarité (sur tes dispositions à répondre aux exigences de l’école), tu seras à nouveau désavantagée et, sur la base de tes notes, tu tomberas bas dans le classement.

    Matthieu, tu as obtenu de meilleures notes, notamment en Anglais. Il se trouve que tu as réalisé un séjour de plusieurs mois aux Etats-Unis (cas extrait de la plate-forme, anonymisé). Tu ne le précises pas, mais on peut supposer que ce dernier a été financé par tes parents (qui ont davantage de ressources), tu auras la chance de recevoir des “oui” pour l’ensemble de tes voeux dès ta première connection.

    Ordonner les dossiers sans moyens de les examiner précisément ou devoir fermer à certains la porte de nos formations faute de ressources, ce n’est rien d’autre que cautionner des classements scolaires dont on sait pourtant à quel point ils reflètent les inégalités sociales, c’est aussi refuser aux bacheliers la possibilité de découvrir leur voie quelle que soient leurs scolarités antérieures.

    Certains disent, de toute façon, il y en a déjà partout de la sélection, dès le collège et ensuite au lycée. Certes. Justement, il nous paraît d’autant plus important de garder un espace à l’abri de cette hyper sélection. L’université était le seul endroit qui permettait encore à chacun de tenter sa chance dans le supérieur et offrait la possibilité à certains de se réconcilier avec l’école. Tu as pu entendre dire que tu risques de te “planter” à l’université. Oui, 9 % des étudiants ne poursuivent finalement pas leurs études et 25 % se réorientent (DEPP, 2013) vers une autre formation. L’université constitue donc un moment de réflexion avant de réaliser d’autres projets professionnels ou d’études. Ce serait dommage de s’en priver et cette mission d’accompagnement nous convient.

    En refusant de classer ta candidature, les départements de sociologie d’Evry, de Paris Nanterre, de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines, 
    l’UFR SHS de Paris-Est Marne-la-Vallée, l'Université Paul-Valéry, Montpellier, ... ne souhaitent ni te fermer les portes de leurs formations ni t’envoyer de mauvais signaux. Au contraire, notre seul combat est de te laisser à toi, Anissa, à toi, Killian et aux autres, la possibilité de faire l’expérience toujours enrichissante de l’université (en conservant le diplôme du baccalauréat comme passeport d’entrée) même si cette dernière n’est finalement pas convaincante.

    Si nous portons tous le même combat et cette même vision, les rectorats et le ministère trouveront sans doute un moyen de vous inscrire tous là où va votre préférence. L’université française n’a pas besoin de trier les candidats, elle a besoin de moyens pour garantir une place à tous les bacheliers dans la formation de leur choix et assurer la réussite du plus grand nombre.

    Département de sociologie de l’Université d’Evry.
    Département de sociologie de l’Université Paris Nanterre.
    Département de sociologie Paris 8 Vincennes-Saint-Denis.
    ….
    soient des départements de sociologie où des motions exprimant le refus de classer les candidatures ont été votées.


    et TANT d’enseignants-chercheurs...